10 ans - l'album le retour aux sources

Il y a 10 ans aujourd'hui (le 22 septembre 2006) était lancé le premier disque de Pic et les blancs de mémoire (anciennement l'ensemble fleur de lys). Ce premier et seul opus officiel du groupe s'intitulait « le retour aux sources ». Je suis pas mal fier de ce disque encore aujourd'hui. 
La liste des pistes se décline ainsi : 
– Le bon gars (Richard Desjardins) 
– Le grand cerf-volant (Gilles Vigneault) 
– Intouchable et immortel (Daniel Bélanger) 
– J'ai planté un chêne (Gilles Vigneault) 
– La maison est ouverte (Richard Desjardins) 
– Le Picbois (Beau Dommage/Pierre Bertrand) 
– Sang d'encre (Jean Leloup) 
– Le train du nord (Félix Leclerc) 

On retrouve sur ce disque les musiciens de haut calibre suivants : 
Philippe Dalpé – saxophone ténor 
Jean-François Ouellet – saxophone alto 
Hugues Jomphe – saxophone baryton 
Louis Lemay – trompette 
Frédérique Asselin – vibraphone 
Sébastien Pellerin – contrebasse 
Éric « one take » Thibodeau – batterie 

Je m'occupais pour ma part de la guitare et des arrangements. 
En gros, l'objectif de cet ensemble de jazz de huit musiciens s'inscrit dans la tradition américaine consistant à célébrer le répertoire populaire local en le modifiant pour faire de chaque chanson/pièce un véhicule servant à l'improvisation. Donc, au lieu de faire des arrangements du Great American Popular Song parce que je ne m'y identifiais pas, j'ai écrit, au fil du temps, environ plus d'une trentaine d'arrangements du Grand Livre Québécois de la Chanson. Gilles Vigneault, La Bolduc, Harmonium, Richard Desjardins, Beau Dommage, Karkwa, Jean Leloup, Robert Charlebois, Claude Dubois, Offenbach, Félix Leclerc, Yann Perreau, Daniel Bélanger, etc. Pour le plaisir d'écrire, j'ai aussi arrangé (dérangé) des tounes de Noël. 

À propos du nom de l'ensemble. S'appelant au début l'Ensemble Fleur de Lys, vu la confusion que pouvait susciter cette expression quant au répertoire joué, sans parler de la frilosité de certains diffuseurs quant à la portée politique de ce symbole, je me suis résigné à changer le nom de l'ensemble fin 2008. Je souhaitais tourner la page et proposer un nom ludique dont le sens allait conserver, en quelque sorte, la mission de départ. J'ai donc pensé à Pic (c'est le surnom que des amiEs d'enfance utilisent lorsqu'ils s'adresse à moi.) La suite du nom « et les blancs de mémoire » et un clin d'œil à notre rapport à la mémoire et la devise je me souviens. Blanc de mémoire et en fait un calque de l'anglais memory blank. Je trouvais donc que d'utiliser l'expression telle quelle la chargeait encore plus de sens. Voici. 

J'ai rencontré la plupart des musiciens que je connais aujourd'hui dans ce projet, des rencontres heureuses pour la plupart. Je dois préciser ici que j'ai eu droit à la crème de la crème, moi qui n'avait au départ en 2004 que peu ou pas d'expérience en tant que leader d'un groupe. J'ai eu de la chance! Les gars et les quelques filles ont été très patients avec moi qui étais très nerveux à l'idée de les diriger (bien sûr, y'a aussi eu des flammèches...) 

Ce groupe lors de ces premières années donnait pas mal de concert. Au niveau de la logistique, c'est toute qu'un chiore! On peut s'imaginer qu'en plus de l'horaire chargé de huit musiciens, ceux-ci répondent ou non à leurs messages téléphoniques ou électroniques… On a donc joué à la Casa Del Popolo, au Pub St-Ciboire (plein de fois), St-Eustache, au parc Jarry pour la St-Jean, sur la rue Bloomfield pour la St-Jean, à Sherbrooke à plusieurs reprises, St-Élie-de-Caxton, etc. Tout ça, sans subvention. 

À chaque fois qu'on a donné show, le monde a tripé. La foule petite ou vaste entonnait souvent les chansons avec la musique. Des moments de toute beauté! Malgré la qualité, la maigre pitance avec laquelle repartaient les musiciens n'étant aucunement correspondante à la valeur de leur art à mes yeux… Certains concerts ont d'ailleurs été, du point de vue des finances, de flamboyants échecs. Ça me désole encore, à ce jour, non pas pour moi [ok, peut-être un peu] mais surtout pour les musiciens qui avaient investi de leur temps dans mon projet. À m'ment donné, avec cette idée en tête, j'ai donc décider de faire moins de shows – c'est important pour moi d'être traité dignement lorsque je fais partie d'un projet, je souhaite aussi offrir des conditions adéquates aux musicienNEs avec lesquels je travaille. Comment se fait-il qu'un ensemble de cette qualité (comptant parmi ses membres des musiciens qui ont joué avec les plus grands) n'est jamais reçu de subvention, demeure un mystère. 

Dans tous les cas, y'a encore plein d'arrangements que j'ai écrits pour Pic et les blancs de mémoire qui n'ont pas été enregistré; si les astres s'alignent, dans les prochains 10 ans, peut-être y aura-t-il d'autres albums? Des collaborations? Je suis ouvert aux propositions. En attendant, le terreau est en jachère, dans la chanson. 

À suivre...